Les caractéristiques économiques et sociales du Sénégal
LE PLAN
Introduction
1. Caractéristiques Sociale
1.1 Tendance démographique et facteurs d’exclusion
sociale
1.2 Insuffisance de l’accès aux services sociaux de
base
2. Caractéristiques économiques
2.1 Généralités
2.2 Secteur primaire
2.3 Secteur secondaire
Conclusion
Introduction
Les caractéristiques socioéconomiques du Sénégal
s’inscrivent dans le contexte de la mondialisation économique qui met en
concurrence des économies complètement disparates, les politiques d’ajustement
structurel imposés par les institutions internationales et les privatisations
font basculer un nombre considérable de personnes dans le chômage.
1.
Caractéristiques Sociale
1.1.
Tendance démographique et facteurs d’exclusion sociale
De 3 millions d’habitants en 1960, la population du
Sénégal est passée à environ 14 millions d’habitants en 2014. Elle augmente de
plus de 260 000 personnes par an, soit un croît démographique de 2,6%.
L’accroissement important de la population s’explique par la baisse
significative de la mortalité et le niveau élevé de fécondité. Selon les
estimations de 2010, 55% de la population sénégalaise vivent en milieu rural,
un Sénégalais sur deux à moins de 20 ans et près de deux Sénégalais sur trois
ont moins de 25 ans. Cet accroissement ne s’est pas accompagné d’une offre
conséquente de services sociaux de base.
Sur le plan des ressources humaines, les taux élevés
de chômage et de sous-emploi en sont les signes les plus évidents. En effet, il
n’y aurait qu’une personne sur cinq qui travaille à plein temps au Sénégal. Une
telle situation laisse entrevoir un taux élevé de dépendance qui se traduit,
entre autres, par une pression constante sur les individus qui travaillent et
qui courent, ainsi, le risque de basculer dans la pauvreté monétaire. La
dispersion et la multiplicité des structures de soutien à l’emploi, la non
articulation entre le marché du travail, la formation professionnelle et la
politique d’accompagnement pour l’auto-emploi, ainsi que le manque de
transparence du marché de l’emploi, constituent des facteurs peu favorables à
la baisse du chômage et du sous-emploi.
Selon les résultats de l’enquête de suivi de la
pauvreté réalisée en 2011, le taux de chômage est de 10,2%. Il est pratiquement
resté stable par rapport à 2005 où il était estimé à 10,0%. Ce taux de chômage
est de 7,7% chez les hommes et de 13,3% chez les femmes. Aussi, faut-il
souligner que la majorité des femmes sont occupées, pour l’essentiel, à
réaliser des activités non rémunérées. Suivant le niveau d’instruction, le
chômage est plus fréquent chez les personnes du niveau d’études secondaire
auprès desquelles il est de plus de 20% au sens élargi. En milieu rural,
l’exode vers les villes des jeunes et des femmes actives est certainement un
signe manifeste du déficit d’emplois productifs. Au niveau urbain, l’offre de
formation est souvent en inadéquation avec le marché du travail. C’est surtout
au niveau des jeunes diplômés que le taux de chômage est plus élevé.
Globalement, les niveaux de formation professionnelle sont faibles et limités,
entraînant, en partie, l’expansion du secteur informel. En milieu rural, la
population active, majoritairement agricole, souffre d’un taux élevé
d’analphabétisme et de sous-emploi et est exposé aux aléas. En cas de choc
climatique comme la sécheresse, elle se retrouve pour la plupart du temps sans
travail.
Par ailleurs, la jeunesse de la population induit
des répercussions sociales importantes, notamment les tensions sur le marché du
travail. Les femmes sont majoritaires (52% de la population totale) et
représentent 65% de la population active.
Selon les secteurs économiques, l’emploi présente
des disparités géographiques et de genre. Dans les zones rurales, les femmes
sont principalement engagées dans l'agriculture, l'élevage et la pêche. Elles
effectuent, souvent avec des moyens rudimentaires, près de 82,6% du travail
contre 79,4% pour les hommes. En milieu urbain, les femmes considèrent le
secteur informel comme une alternative intéressante car nécessitant moins de
compétences et de spécialisation, mais aussi plus souple et plus adapté à leurs
capacités financières et au calendrier de leurs activités. Elles restent ainsi
peu représentées dans le secteur formel.
En outre, le secteur informel contribue à hauteur de
55% au PIB et est considéré comme un secteur refuge, permettant de capter
toutes les initiatives de création d’emplois. Ce qui en fait un levier
attractif pour la plupart des jeunes, en butte à la restriction des capacités
d’absorption du secteur structuré. L’emploi informel qui représente plus de 60%
des emplois non agricoles, s’accentue avec l’urbanisation.
En plus du sous-emploi important relevé dans le
secteur agricole, le secteur non agricole serait également affecté par ce
phénomène, mais a un degré moindre. En 2011, le taux de sous-emploi s’est
établi à 32% pour l’ensemble des populations en activité, avec une légère
disparité chez les femmes actives (37%).
Par ailleurs, l’indice des inégalités liées au
genre, qui est de 0,566 en 2011, traduit la persistance de grandes disparités
sociales entre hommes et femmes au Sénégal. Les disparités entre les régions
portent sur l’accès aux infrastructures de base : eau potable et
assainissement, infrastructures de transport, de stockage, de conservation et
de transformation des produits locaux, électricité et aménagements hydro-agricoles.
Ces éléments sont perçus comme des sources majeures d’inégalité et
d’inefficience dans la contribution à la croissance économique.
1.2. Insuffisance de l’accès aux services sociaux de
base
Des progrès notables ont été réalisés pour l’accès à
l’éducation primaire, à l’eau potable et à la santé. Cependant, par rapport aux
Objectifs du Millénaires pour le Développement (OMD), ils ont été plutôt
modestes pour l’accès à la santé maternelle et infanto-juvénile et relativement
limités dans le domaine de l’assainissement et l’achèvement du cycle primaire.
Au niveau de l'éducation, des efforts importants ont
été consentis pour accroître le niveau d’éducation de la population et
développer les compétences. C’est ainsi que le Taux brut de préscolarisation
est passé de 8,0% en 2006 à 10,7% en 2011. Le Taux brut d’admission au CI a
gagné environ 10 points (103,2% en 2006 contre 113,0% en 2011). Le taux brut de
scolarisation au primaire1 s’est établi à 79,7% en 2011, contre 75,8% en 2005,
avec d’importantes disparités régionales. Dakar (102,6%) et Ziguinchor (115,6%)
enregistrent les niveaux les plus élevés tandis que Kaffrine (44,2%) et
Diourbel (47%) affichent de moins bonnes performances. Cependant, l’éducation
pour tous (EPT) n’est pas encore atteinte puisque le taux net de scolarisation
au primaire, en 2011, tourne autour de 59,6%2 alors qu’il s’était établi à
54,6%, en 2005. Cette situation se traduit par un retard scolaire pour un
nombre important d’enfants ayant dépassé l’âge normal d’inscription au
primaire. Le niveau du taux d’achèvement du cycle primaire n’est pas encore
satisfaisant même s’il a connu une évolution positive, depuis 2006, en passant
de 49,7% à 66,9%, en 2011. Ainsi, environ 1/3 des enfants en âge scolaire
n’achève pas le cycle primaire. La demande de scolarisation non satisfaite,
d’une part, et l’importance des abandons (environ 8% en 2010), d’autre part,
limitent les progrès. Ainsi, les ratios élèves-enseignants sont restés élevés au
primaire : 51 élèves par enseignant, en 2000, et près de 40, en 2011. Ces
ratios représentent plus du double des résultats enregistrés dans la plupart
des pays émergents où ils se situent aujourd’hui entre 15 et 25 élèves par
maître.
Dans le domaine de la formation professionnelle et
technique ainsi que de l’alphabétisation et l’éducation non formelle, les
efforts consentis restent encore insuffisants. Les résultats de la formation
professionnelle et technique montrent des disparités régionales importantes ;
la région de Dakar concentre toujours la majorité des effectifs inscrits
(62,5%) et l’essentiel de l’offre privée (79,3%). Les régions de Louga, Matam
et Fatick comptent les effectifs les plus faibles.
L’enseignement supérieur est marqué par la croissance
rapide des effectifs. Le nombre de nouveaux bacheliers est passé de 29908, en
2010, à 30564, en 2011, dont 40,9% de filles. L’accueil de ce flux important
dans les universités publiques demeure un problème aigu, malgré la contribution
du privé dans l’accès des ayants droit aux études supérieures. Nonobstant la
création de Centres Universitaires Régionaux (CUR), l’Université Cheikh Anta
Diop reste engorgée. Le développement de l’offre publique tarde à couvrir la
demande.
De manière générale, le principal problème de
l’éducation est sa faible efficacité interne qui se traduit par la faible
qualité du niveau d’enseignement, l’insuffisance du matériel didactique
d’enseignement et d’apprentissage, l’insuffisance des capacités d’accueil liée
à un déficit dans le volume et le retard des programmes de construction de
salles classes, l’insuffisance de qualification des enseignants, avec le
recrutement massif de volontaires et de vacataires et les impacts négatifs des
perturbations scolaires récurrentes sur le calendrier scolaire et le quantum
horaire.
Au niveau de la santé, le Sénégal n’a pas encore
atteint les normes préconisées par l’OMS, en termes de couverture en
infrastructures sanitaires et de personnel qualifié. Il en est de même pour la
fourniture des médicaments. En terme de demande, les plus pauvres n’ont pas
systématiquement bénéficié des programmes de gratuité mis en place, réduisant
ainsi leur capacité à accéder aux soins qui leurs sont dus.
2.
Caractéristiques économiques
2.1 Généralités
Le Sénégal possède la quatrième économie de la
sous-région ouest africaine après le Nigéria, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Le
Sénégal est la deuxième économie en Afrique de l’Ouest francophone derrière la
Côte d’Ivoire. Son économie est très tournée vers l'Europe et l'Inde. Ses
principaux partenaires économiques sont la France, l'Inde, l'Italie, la chine
et les États-Unis. Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal
est très pauvre en ressources naturelles. Ses principales recettes proviennent
de la pêche du tourisme et de l'aquaculture mais compte tenu de sa situation
géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des pays
africains les plus industrialisés avec la présence de multinationales
majoritairement d'origine française et dans une moindre mesure américaine. En
2014 le président de la république lance l'autosuffisance en riz d'ici 2016.
L'agriculture sera ainsi améliorée puisque 1400 tracteurs sont déjà arrivés
ainsi que de moissonneuses-batteuses des décortiqueuses etc. grâce aux 2
milliards que l'état a versé la sodefitex est sur pied et à déjà commencé sa
production de coton de fils et de tissus. Le secteur agricole emploie environ
67 % de la population sénégalaise. Cependant la part du secteur primaire dans
le Produit intérieur brut (PIB) ne cesse de décroître. Mais en 2015 du fait de
L'augmentation de la pluviométrie et le financement du secteur de l'arachide,
principale culture de rente du pays, ont augmenté la contribution de
l'agriculture à plus de 9 % du PIB. La pêche qui reste cependant un secteur clé
de l'économie familiale sénégalaise subit également les conséquences de la
dégradation des ressources halieutiques (surexploitées) et de l'augmentation
récente de la facture énergétique. L'essentiel de la richesse produite se
concentre dans les services et la construction et se localise à Dakar et dans
sa périphérie.
Par ailleurs, les transferts financiers venus de la
diaspora sénégalaise (l'émigration en Europe et aux États-Unis) représentent
aujourd'hui une rente non négligeable. On estime que le flux financier généré
par l'émigration sénégalaise est au moins égal au volume d'aides de la
coopération internationale (soit 37 dollars par habitant et par an).
Le Sénégal est membre notamment de la Banque
mondiale, de l'Organisation mondiale du commerce et de l'Union économique et
monétaire ouest-africaine.
2.2
Secteur
primaire
a.
Agriculture
Avec l'exode rural qui draine tant
de Sénégalais vers la capitale Dakar désormais engorgée, le nombre de paysans a
diminué. Aujourd'hui les ruraux ne représentent plus que 55 % de la population
totale du Sénégal. Les principales productions agricoles sont les céréales,
principalement le mil et le sorgho, mais aussi le riz en Casamance, l'arachide
qui a perdu la position de monoculture qu'elle a longtemps détenue, ainsi que
les fruits et légumes, notamment dans la zone horticole des Niayes qui
approvisionne l'agglomération dakaroise en produits frais, tels que tomates ou
légumes verts.
b. Élevage
Le cheptel se compose principalement d'ovins (4 497
000 têtes), de caprins (3 833 000 têtes) et de bovins (2 927 000 têtes),
auxquels il faut ajouter la volaille industrielle (22 987 000 têtes)
c. Pêche
La pêche est une ressource importante du pays. Elle
est en bonne partie artisanale et se pratique souvent en pirogue. En 2014, le
Sénégal signe des accords de pêche avec l'Union européenne, principalement sur
le thon.
2.3 Secteur
secondaire
Au moment de son accession à l'indépendance en 1960, le
Sénégal était le pays le plus industrialisé d'Afrique noire francophone et sa
croissance s'est poursuivie jusqu'au milieu des années 1970[]. Aujourd'hui le secteur secondaire est
en crise, notamment faute de maîtrise des énergies
a. Ressources énergétiques
et minières
En octobre et novembre 2014 la Compagnie Écossaise
Cairn Energie a annoncé une découverte de pétrole au large des côtes du
Sénégal. Deux puits de pétrole avec des réserves récupérables estimées à 400
millions de barils pour les deux puits, les débuts de son exploitation ne
seront que d'ici 5 ans. Le Sénégal n'a pas de charbon et peu d'hydrocarbures.
La raffinerie de pétrole installée à Mbao en 1963 alimente les centrales de
Bel-Air et du Cap des Biches, contrôlées par la Senelec.
Au Nord, le fleuve Sénégal a fait l'objet
d'aménagements dans le cadre de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve
Sénégal (OMVS), surtout dans la basse vallée. Le barrage de Diama a pour
mission de réguler le fleuve, et la mise en service de la centrale hydroélectrique
du barrage de Manantali au Mali en 2002 a ouvert de nouvelles perspectives.
Quant à l'utilisation d'énergies renouvelables, elle
reste balbutiante.
Le pays possède des filons d'or, de fer et d'uranium
au niveau du Sénégal oriental mais aussi des phosphates, exportés
essentiellement en Inde sous forme d'acide phosphorique, du fer, de l'or
(exploité depuis 2009), des schistes bitumeux, du sel marin (Sine-Saloum et Lac
Rose) et un peu de gaz. Une mine de [zircon], appelée à produire 7 % de la
production mondiale de zircon, est en construction à Diolo. Sa mise en service
est prévue courant 2013.
b.
Industries
agroalimentaires
Les industries les plus importantes sont Suneor
(ex-Sonacos) pour la filière arachide et les Grands moulins de Dakar pour la
farine, auxquelles il faut ajouter la Compagnie sucrière sénégalaise et la
Société des brasseries de l'Ouest africain. Plus récemment les entreprises de
transformations alimentaires se sont multipliées, dans le domaine du vinaigre,
moutarde, concentre de tomate, margarine, pâtes alimentaires, et farine.
Conclusion
Depuis plus de cinq décennies, le Sénégal a connu des taux
de croissance économique proches du croît démographique. Ces contreperformances
n’ont pas permis une réduction durable de la pauvreté. Dans l’ensemble, la
baisse de l’incidence de la pauvreté s’est avérée particulièrement faible en
milieu rural. Cette situation contraste avec les objectifs affichés dans les
documents de politique économique et sociale jusqu’ici adoptés d’où
l’instauration du Plan Sénégal Emergent (PSE) qui est une transformation
structurelle de l’économie à travers la consolidation des moteurs actuels de la
croissance et le développement de nouveaux secteurs créateurs de richesses,
d’emplois, d’inclusion sociale et à forte capacité d’exportation et
d’attraction d’investissements.